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Stop à la "fast-fashion" et au "prêt-à-jeter"


A l'approche de l'été et au sortir de deux mois de confinement, nous sommes nombreux parmi les privilégiés qui n'ont pas à faire la queue pendant des heures devant le guichet des banques alimentaires, à arpenter les magasins ou les boutiques en ligne du web, pour dénicher une nouvelle tenue estivale.

Parce que ça fait du bien au moral, parce que l'on a envie d'être swag, fashion, trendy pour se sentir bien dans sa peau, pour briller, pour séduire, bref pour exister.

Mesdames, messieurs, loin de moi encore l'idée de faire le père la morale d'autant que je fais partie du lot et que je prends plaisir à m'habiller même si le concept de la mode m'a toujours gêné mais j'y reviendrai plus tard.

Pour l'heure, l'écriture de ce blog me conduit à réfléchir tous les jours aux sources de pollutions de la planète. Et au hasard d'une discussion relative à la garde-robe de Madame, je me suis interrogé sur l'industrie du textile.

J'ai trouvé un documentaire édifiant de deux minutes qui résume les chiffres chocs de cette industrie qui est la deuxième activité la plus polluante au monde après l'industrie pétrolifère.

D'ailleurs, le saviez-vous ?

- chaque année, 100 milliards de vêtements sont fabriqués et les 3/4 ne sont finalement jamais portés, pour l'Europe c'est 4 millions de tonnes d'habits qui sont jetés annuellement par les consommateurs !

- l'industrie textile émet chaque année 1,2 millards de tonnes de carbone soit plus que les rejets des transports aériens et maritimes réunis !

- la fabrication d'un T-Shirt en coton implique l'utilisation de 2700 litres d'eau, de 7000 composés chimiques pour la confection et la teinture de la matière première, et au final un parcours de 65000 km entre le lieu de récolte du coton en Asie, les ateliers des petites mains en Inde, la teinture au Maroc et la distribution en Europe...


Bref, nos penderies renferment un vrai désastre écologique et il nous faut aujourd'hui en prendre conscience pour réformer quelque peu nos habitudes et ralentir à tout le moins nos désirs compulsifs vestimentaires.

Une autre donnée peut nous aider dans cette démarche qui contrarie nos envies : le coût humain du textile. Cette industrie emploie plus de 75 millions de personnes dans le monde, quasi exclusivement des femmes, à très bas coûts et dans dans des conditions de travail purement indécentes (cf les catastrophes des ateliers de confection au Bangladesh).

Je pense d'ailleurs qu'aucun d'entre nous n'ignore cette réalité mais que ,là encore, le mécanisme protecteur du déni agit pour nous permettre d'éprouver un peu de bien-être quand on enfile une nouvelle tenue le matin.


Alors que faire ? Je ne suis pas là en train de prôner le retour au pagne, aux guenilles, aux blouses...mais j'espère bien susciter, outre les grincements de dents de certaines et certains d'entre nous, une vraie prise de conscience sur le gaspillage textile et sur ses implications environnementales.

Plusieurs idées me viennent spontanément en tête et il vous appartiendra de les amender et de les compléter :


d'abord comme je l'indiquais en titre de ce post, stop au fast-fashion, à ce système infernal où une collection en chasse une autre, à cette mode jetable qui produit à des coûts indécents en Afrique ou en Asie pour remplir nos vitrines occidentales .

On ne peut plus se permettre de consommer du vêtement dans ces conditions, on ne peut plus accepter cet esclavage humain et ce dumping social permanent, qui nous permettent de remplir nos dressings ou armoires.

On en revient à cette idée de responsabilisation individuelle, à une empreinte carbone personnelle que l'on doit réduire et qui passe par une diminution déjà de la quantité de vêtements que l'on utilise et par une attention plus importante apportée au circuit de fabrication du produit acheté.

Dans cette démarche difficile à mettre en place pour une grande majorité d'entre-nous suite à un lavage de cerveau consumériste de plusieurs décennies, il m'apparaît également opportun de repenser au concept de la mode. Comme je le disais précédemment , la mode m'a toujours gêné par les côtés élitistes et conformistes qu'elle véhicule, par cette distinction absurde qu'elle instille entre les "has been" et "ceux qui sont "in", par cette sorte de référentiel artificiel qu'elle a construit au sein de la population.

Est en jeu, selon moi, la liberté individuelle de chacun qui a été quelque peu happée par les promoteurs de l'hyper-consommation ce qui conduit beaucoup d'entre nous aujourd'hui, à chercher à s'habiller en se distinguant tout en restant dans le moule de la tendance en vogue, afin de ne pas être bannis de la communauté de Cristina Cordula. "Magnifaik ma chérie" mais ce serait bon d'être libre de s'habiller comme on veut et que la paraître, qui certes n'est pas négligeable, descende du podium des valeurs cardinales de notre société. Dans le même registre, que l'on cesse avec cette hypocrisie des codes vestimentaires où l'habillement serait davantage signe de respect que la parole ou la pensée. En d'autres termes, si vous allez par exemple à une commission préfectorale sans costume ni cravate alors que vous une haute estime pour le Préfet et que vous vous adressez à lui en des termes corrects, vous serez aux yeux de l'assemblée toujours moins respectueux qu'un costumé et cravaté qui pense au fond de lui que le Préfet est un connard et qui lui parle de façon moyenne.


Pour quitter le registre anthropologique, deux autres idées plus concrètes et matérielles que je soumets à votre appréciation :

- l'upcycling ou le recyclage dans le sens de revalorisation de vieux vêtements, de rideaux, de chutes de tissus pour confectionner des habits. Vous pourrez regarder ce que ça peut donner avec le deuxième lien relatif à une petite vidéo de 3mn.

Aujourd'hui les vêtements upcyclés sont encore très chers vu que la demande n'existe pas forcément mais ce peut être une voie à suivre et explorer pour les futurs créateurs.

- la location de vêtements pour ceux ou celles qui ne peuvent se passer d'une grande variété de tenues ou qui trouvent toujours que leur dressing n'est pas suffisamment fourni.

Il existe des sites avec des abonnements mensuels abordables (une ou deux tenues par semaine) et là aussi ce peut être une piste à explorer.


J'espère pouvoir lire vos réactions et en attendant je vais de ce pas écouter Mc Solar avec "victime de la mode, telle est son nom de code" :)

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