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Pendant ce temps, à Hongkong

Vous avez certainement suivi l’évolution de la situation à Hong Kong depuis la semaine dernière et l’adoption de la loi de sécurité. Je souhaite toutefois relayer ici cette évolution et attirer votre attention sur certains points.


Le pouvoir chinois met à exécution son plan d’éradication de toute contestation, par l’application de sa loi hautement liberticide et par quelques mesures aussi efficaces que symboliques. Parmi elles la perquisition des bureaux de l’institut de sondage indépendant qui aide le parti pro-démocratie à organiser ses primaires en vue des législatives de l’automne, ou les consignes données aux enseignants et aux personnels des bibliothèques de retirer tout contenu pouvant, de près ou de loin, violer la loi de sécurité, au point qu’une enseignante s’interroge sur la possibilité « d’enseigner la différence entre dictature et démocratie de manière objective sans risquer d’être passible du crime de subversion ». De nombreux livres disparaissent des rayonnages des bibliothèques, et toute critique venant de l’extérieur est dénoncée comme une ingérence intolérable.


Certains résistent, dont google, facebook et twitter, qui refusent de répondre aux demandes des autorités hongkongaises pour protéger la liberté d’expression.

Les réactions des États-Unis, du Royaume Uni, du Canada ont été rapides.


Quant à la France, elle est signataire de la lettre dénonçant le traitement de la minorité Ouïghoure au Xinjiang https://www.hrw.org/fr/news/2019/07/10/onu-appel-conjoint-pour-que-la-chine-cesse-ses-abus-au-xinjiang, lettre à laquelle 47 pays (dont de nombreux pays musulmans) ont répondu en apportant leur soutien à la Chine qu’ils félicitent pour « ses remarquables réalisations en matière de droits humains »… https://www.lefigaro.fr/flash-actu/lettre-a-l-onu-sur-le-xinjiang-37-pays-viennent-au-secours-de-la-chine-20190712


En revanche, en ce qui concerne Hongkong elle a seulement, par la voix de son ministre des affaires étrangères s’exprimant devant la commission des affaires étrangères du Sénat, promis des mesures qui seront dévoilées en temps utiles (comprendre : lorsque l’UE aura arrêté une ligne de conduite). https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/09/pekin-met-paris-en-garde-apres-les-propos-de-le-drian-sur-hongkong_6045705_3210.html

Espérons tout au moins que le traité d’extradition qui nous lie à la Chine sera rapidement suspendu.


La question est en réalité et bien évidemment celle des intérêts économiques. L’Australie, semble-t-il, ne s’en laisse pas conter. La Chine représentant autant un marché qu’une menace stratégique pour elle, leurs relations étant d’ailleurs déjà dégradées, l’Australie peut, en quelque sorte, faire le choix d’ignorer les menaces.


L’argument économique est l’argument massue. C’est aussi celui qui légitime les freins à la transition écologique et sociale. Doit-il encore l’emporter sur la défense des droits humains ? Aura-t-il aussi raison du soutien français et européen à ce peuple sur lequel la nasse de l’oppression se referme sous nos yeux ?

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