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MAFIOSY

Le procès pour corruption de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, actuellement en cours devant le Tribunal Correctionnel de Paris, nous permet enfin de comprendre les arcanes du pouvoir sarkozyste qui s'apparente fortement à un système mafieux.


Quelques précautions de langage pour commencer :


- en premier lieu, je rappelle que la mafia peut être simplement définie comme une organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d'infiltration de la société civile et des institutions.

Dans une acception plus familière, le terme mafia désigne un groupe occulte de personnes qui se soutiennent dans leurs intérêts par toutes sortes de moyens.

J'indique ici que j'entends utiliser le terme mafia dans son sens familier, autrement dit sans la connotation criminelle.


- en second lieu, il est important de rappeler que les trois prévenus qui comparaissent devant la juridiction correctionnel parisienne, sont présumés innocents.


Quelques rappels sur l'affaire « Bismuth » à présent :


L’ancien président de la République est menacé par plusieurs affaires dont une concerne un supposé financement de sa campagne présidentielle de 2007 par des fonds libyens provenant de la famille Kadhafi.

Le 19 avril 2013, le parquet de Paris a saisi deux juges d'instruction pour continuer l'enquête sur des possibles infractions de « corruption active et passive », « trafic d’influence », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux » et « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».

Dans le cadre de leur enquête,les juges d'instruction ont découvert en février 2014, des faits incidents susceptibles de caractériser d'autres infractions : violation du secret de l'instruction, trafic d'influence passif et actif, complicité et recel de ces infractions.

Il est en effet apparu que Nicolas Sarkozy placé sur écoutes dans le cadre de cette procédure, en aurait été informé, (après que le bâtonnier de Paris ait été lui-même averti par le juge d'instruction conformément aux dispositions de l'article 100-7 du code de procédure pénale, la personne écoutée étant un avocat au barreau de Paris en la personne de Thierry Herzog, avocat attitré de Nicolas Sarkozy).

Il est également apparu que le même Nicolas Sarkozy, utilisait une seconde ligne téléphonique portable ouverte sous un nom d'emprunt « Paul Bismuth » pour semble-t-il déjouer la première écoute judiciaire.

Cette seconde ligne a également été placée sur écoutes et les enquêteurs ont découvert que Paul Bismuth alias Nicolas Sarkozy était en relations fréquentes avec Thierry Herzog, son conseil dans l'affaire dite « Bettencourt » en cours à Bordeaux.


Après que les juges d'instructions ont transmis ces informations au Procureur National Financier, lequel a prévenu sa hiérarchie (Procureur Général et Christiane Taubira, Garde des Sceaux), il était décidé de confier l'enquête sur ces nouvelles suspicions d'infractions à deux autres juges d'instruction.


A la faveur des conversations interceptés par les enquêteurs, il apparaît que les deux hommes évoquent à plusieurs reprises les interventions réelles ou supposées d'un magistrat de la Cour de cassation (qui sera identifié comme étant Gilbert Azibert) pour se renseigner voire influencer une décision de la Haute juridiction qui doit se prononcer sur la validité de la saisie judiciaire des agendas présidentiels de Nicolas Sarkozy lors de l'affaire Bettencourt.

Pourquoi ces agendas sont-ils importants à l'époque des faits pour Nicolas Sarkozy ?

Tout simplement parce qu'ils auraient pourraient faire tomber un pan entier de procédure dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, dans laquelle Nicolas Sarkozy est soupçonné d’être intervenu en faveur de l’homme d’affaires. Ils font en effet apparaître que Nicolas Sarkozy a rencontré à plusieurs reprises Bernard Tapie au cours de la période clé 2007-2008, ainsi que Pierre Mazeaud, l’un des trois arbitres choisis pour trancher le litige. Ils constituent donc le principal élément à charge des juges contre l’ancien président dans ce dossier.

Les agendas pourraient également être utilisés dans le cadre de l’enquête sur un éventuel financement de la campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.


Par ailleurs, ces communications mettent également en évidence que le magistrat Gilbert Azibert aurait fait part à Thierry Herzog de son souhait d'être nommé conseiller au tour extérieur au Conseil d'Etat de Monaco et que Nicolas Sarkozy via son avocat aurait assuré qu'il l'aiderait dans ce projet.


Finalement, malgré les interventions supposées du juge Azibert auprès de ses collègues magistrats, la Cour de cassation a rendu en mars 2014 une décision défavorable à Nicolas Sarkozy(les agendas pourront donc être conservés et utilisés par la justice). En outre, Gilbert Azibert n'a pas été nommé à Monaco.


Tout ça pour ça me direz-vous, (comme se plaisent à le dire les défenseurs de tous ordres de Nicolas Sarkozy)... mais le fait est que ces connexions occultes entre un ancien président de la République mis en examen dans de nombreuses affaires, son avocat et un magistrat (ancien secrétaire général du ministère de la Justice sous Rachida Dati) sont révélatrices d'un système démocratique gangréné au cœur même de ces institutions fondamentales. Peu importe que la décision de la Cour de Cassation n'ait pas statué en faveur de Nicolas Sarkozy ou que Gilbert Azibert n'ait pas eu son poste à Monaco, les dispositions légales contenues dans le code pénal et le code de procédure pénale prohibent de tels comportements, même en l'absence de résultat.


Quelques précisions pour comprendre le débat juridique autour de cette affaire :


Sur les écoutes téléphoniques et plus particulièrement sur les écoutes de conversations entre l'avocat et son client


Les avocats bénéficient d’une protection particulière, au nom du secret professionnel. Le principe est que les communications entre l'avocat et son client ne peuvent pas être écoutées sauf à ce que deux conditions cumulatives soient réunies :

  1. l’avocat doit être lui-même soupçonné d’avoir commis une infraction

  2. son bâtonnier (le représentant de l'ordre des avocats à l'égard des autorités judiciaires) doit en être informé.

Dans l'affaire Bismuth, la Cour de cassation a validé en mars 2016 la validité des écoutes policières, reconnaissant ainsi que les enquêteurs avaient le droit d’écouter ces conversations entre Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy puisque leur contenu « révélait des indices de [leur] participation à des faits susceptibles de qualification pénale ».

Sur l'infraction de corruption


Je me base ici sur les termes de l'ordonnance de règlement des juges d'instruction (i.e l'argumentaire factuel et juridique fondant le renvoi de messieurs Sarkozy, Herzog et Azibert devant le tribunal correctionnel) dont plusieurs extraits ont été publiés dans le journal Le Monde.


La corruption est « une infraction formelle », il n’est donc « pas nécessaire, pour qu’[elle] soit consommée, que la sollicitation trouve preneur ou, s’il y a eu un agrément, que le pacte corrupteur soit effectivement réalisé, c’est-à-dire que les choses promises aient été livrées, l’avantage promis effectivement obtenu ou l’acte de fonction accompli. La seule sollicitation ou acceptation suffit à la consommation de l’infraction ».

Les deux juges ont également précisé que « la nature de l’avantage espéré est entendue de manière large, il peut s’agir d’un avantage matériel ou purement moral ».

« En l’espèce, l’avantage espéré consiste pour Gilbert Azibert en l’intervention de Nicolas Sarkozy en vue d’obtenir un poste au Conseil d’Etat à Monaco. »

Sur l'infraction de trafic d'influence


Le même raisonnement vaut s’agissant de la qualification de « trafic d’influence »retenue contre les trois hommes. « Peu importe que le but soit atteint ou non, il suffit que la récompense soit proposée et acceptée en contrepartie d’actes de la fonction ou d’une influence réelle ou supposée », ont rappelé les juges.

« Les agissements de Gilbert Azibert au sein de la Cour de cassation, tels que relatés par Thierry Herzog à Nicolas Sarkozy et ce, alors qu’il était affecté dans une chambre civile et non à la chambre criminelle, témoignent de l’influence que Thierry Herzog lui attribuait », ont noté les deux magistrates.

Elles ont encore ajouté :« Quel qu’en soit le résultat, il apparaît que Thierry Herzog a relaté à Nicolas Sarkozy des interventions de Gilbert Azibert. L’infraction de trafic d’influence n’impose pas que l’influence ait été réelle, il suffit qu’elle soit supposée, ce qui est le cas en l’espèce puisque Thierry Herzog a pu y croire, au point de rapporter à Nicolas Sarkozy et encourager celui-ci à promouvoir la candidature de Gilbert Azibert à Monaco en récompense. »

« Le pacte de corruption est donc établi entre Gilbert Azibert et Thierry Herzog. Le fait que Nicolas Sarkozy relance Thierry Herzog à plusieurs reprises sur ce qu’a pu lui dire Gilbert Azibert et accepte, en contrepartie des efforts déployés par ce dernier, le principe d’appuyer sa candidature, établit également le pacte de corruption entre Gilbert Azibert et Nicolas Sarkozy, pacte passé par l’intermédiaire de Thierry Herzog. »

Bien, vous voilà en possession des principaux éléments de compréhension du procès Bismuth pour apprécier les débats et les commentaires qui fleurissent dans la presse.

Pour ma part, je n'ai ni l'intention ni la prétention de commenter les réquisitions du Parquet National Financier comme les plaidoiries de la défense, n'ayant qu'une connaissance parcellaire de cette procédure au travers des éléments fournis par les médias.

De surplus, les juges ne statueront pas tout de suite et il faudra attendre leur décision avant de parler. Je m'en tiendrai donc à des considérations factuelles publicisées par la presse pour étayer la thèse de ce post.

La thèse en question est la suivante : la sarkozie comme se plaisent à la nommer les médias, autrement dit l'entourage amical, politique et professionnel de Nicolas Sarkozy, fonctionne comme un système mafieux.

Pourquoi cette affirmation et l'utilisation d'un terme, aussi lourd de sens, même s'il est pris dans son acception familière ?

Pour plusieurs raisons :


► en premier lieu, parce que Nicolas Sarkozy évolue selon un mode clanique au sens où il est depuis plusieurs décennies à la tête d'un clan composé de personnes qui recherchent leur intérêt commun sans se préoccuper des règles sociales et des lois (je viens de vous livrer la définition du clanisme selon le dictionnaire Larousse).

Vous n'avez qu'à compulser les milliers d'articles produits par la presse nationale et internationale à son sujet et vous verrez souvent revenir l'expression de clan Sarkozy !

De même, il suffit de se reporter à ses propres déclarations lors du procès Bismuth, je cite : « Ma vie a été de donner des coups de pouce ! Pendant quarante ans, j’ai donné des coups de pouce ! Et ce n’est d’ailleurs pas ceux que j’ai le plus aidés qui m’ont été les plus fidèles. Je confirme que j’ai envisagé de faire plaisir à Thierry. »

L'intérêt commun de Nicolas Sarkozy et de ses fidèles est l'argent pour le pouvoir ou encore le pouvoir par l'argent. Des jeunesses du RPR à la marie de Neuilly en passant par la députation puis par l'instrumentalisation de la rivalité Chirac-Balladur pour finir par le contrôle de l'UMP et la conquête de la présidence de la République, Nicolas Sarkozy a tissé une immense toile pour rassembler autour de lui toutes les personnes désireuses d'accéder aux plus hauts postes pour jouir d'un potentat total et permettre au clan d'évoluer de manière dispendieuse, sans craindre un quelconque contrôle de nos institutions publiques.


► en deuxième lieu, pour continuer ma comparaison avec un système mafieux, je me permets de revenir sur cette toile tissée par notre ancien président de la République. Il a en réalité phagocyté au cour de sa carrière politique tous les rouages de notre République , de l'échelon local à l'échelon international. C'est une infiltration tentaculaire de notre appareil démocratique qui a abouti à sa confiscation quasi-totale au profit du clan. Voici des illustrations reposant sur des éléments factuels :


→ influence sur le pouvoir exécutif :

Comme indiqué dans mon précédent post sur la « Macrozie », Emmanuel Macron, depuis le début de son mandat, consulte de manière régulière Nicolas Sarkozy, sur l'actualité nationale et internationale. Il est ainsi reçu à l'Elysée ou lors de voyages officiels par le président de la République alors même qu'il est sous le coup de quatre mises en examen dans des affaires pénales.

Le gouvernement actuel est composé de fidèles lieutenant placés à des postes essentiels :

- Jean Castex, premier ministre, qui a d'ailleurs transporté gracieusement Nicolas Sarkozy, dans l'avion de la République pour assister aux commémorations des victimes de l'attentat de Nice il y a quelques semaines.

- Gérald Darmanin, qui vient d'apporter avant-hier son soutien personnel à Nicolas Sarkozy dans l'affaire des écoutes, je cite : « J'ai pour Nicolas Sarkozy du respect, de l'affection, c'est un homme politique honnête, qui toute sa vie a été voué à la vie politique et aux Français ».

Je ne vais pas plus loin , mais avouez qu'il est surprenant qu'un homme suspecté par la justice de notre pays de faits de corruption publique, mis en examen dans quatre affaires en cours, soit choyé par les deux plus hautes personnalités de l'exécutif français...


→ influence politique chez les parlementaires

Je ne parle pas de contrôle du pouvoir législatif qui n'existe quasiment plus en France du fait de l'exercice jupitérien du pouvoir par le Président de la République. Je fais simplement référence à l'influence qu'a encore Nicolas Sarkozy au sein du parti Les Républicains, au sein des différentes mouvances de droite et du centre éparpillées dans l'hémicycle et au Sénat et au niveau des élus locaux LR qui sont majoritaires dans le pays.

Il suffit d'écouter les déclarations et commentaires des figures emblématiques de ces mouvances comme Christian Estrosi, Eric Ciotti, Jean-François Baroin, Christian Jacob, Thierry Solère, Nadine Morano, Pierre Charon et j'en passe, pour comprendre qu'il conserve encore et toujours la statut d'homme providentiel chez ces élus.

Il suffit également de se reporter à deux sondages récents qui sont particulièrement éloquents :

- en octobre 2020, Nicolas Sarkozy recueille encore 52% d'opinions favorables dans le pays

- en décembre 2020, il apparaît comme le grand favori à droite pour l'élection présidentielle de 2022 avec 79% d'opinions favorables


→ contrôle des médias et organes de presse


Ci-joint, un tableau publié dans Marianne (de mémoire) qui présente les groupes possédant les médias français :




Quelques observations pour nous rafraîchir la mémoire :


- Bernard Arnault est un proche ami de Nicolas Sarkozy, il était d'ailleurs son témoin de mariage quand Nicolas Sarkozy a épousé Cécilia. Il est venu à son secours en qualité de PDG de LVMH lors de l'élection présidentielle de 2012 en permettant aux ex-salariées de l'entreprise Lejaby de conserver leur emploi( la société a été reconvertie dans la maroquinerie de luxe).

Il a également « prêté à Nicolas Sarkozy l'un des membres du comité exécutif de LVMH de 2007 à 2009 pour qu'il exerce le poste stratégique de conseiller justice auprès du président.

Enfin, il est client du cabinet d'avocat dans lequel Nicolas Sarkozy est associé.


- Serge Dassault, décédé en 2018, était un ami proche de Nicolas Sarkozy, client du cabinet d'avocat de ce dernier et soutien de celui-ci lors de la primaire à droite en 2016.


- Vincent Bolloré est un ami de Nicolas Sarkozy, qui, tout le monde s'en souvient, a effectué le lendemain de son élection à la présidence de la République, une croisière privé sur le yacht du milliardaire.


- Martin Bouygues est le plus proche ami de Nicolas Sarkozy, « son meilleur ami » pour reprendre l'expression du premier cercle de l'ancien président de la République. Il a été témoin de celui-ci lors de son mariage avec Cécilia et est également le parrain du dernier fils de Nicolas Sarkozy.


- Arnaud Largadère a toujours assumé son amitié avec Nicolas Sarkozy qu'il a pu désigner comme « son frère » lors d'un séminaire de son groupe en 2005. Nommé ministre de l'économie en 2004, Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs aidé son ami dans le règlement difficile de la la succession de son père Jean-Luc et depuis Arnaud Lagardère a toujours affiché son soutien à Nicolas Sarkozy, n'hésitant pas à intervenir lors d'un de ses meetings.

Récemment, l'ancien président de la République a été nommé en février au conseil d'administration du groupe Lagardère.


- Xavier Niel, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse : je vous renvoie à un article éloquent du Point pour comprendre l'animosité de Nicolas Sarkozy à leur égard :


→ influence auprès du monde de la finance (grands patrons, banques et hommes d'affaires)


La revue des grandes fortunes possédant les médias français montrent déjà l'ampleur du réseau Sarkozy au sein du monde de la finance.

Aux noms déjà évoqués ci-avant, on peut rajouter entre autres :

- Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance du groupe Lucien Barrière, patrons des casinos, qui est un ami personnel de Nicolas Sarkozy. Il faut ici préciser que l'ex-président de la République siège au conseil d'administration du groupe Barrière qui possède le Fouquet's outre 33 casinos et 17 hôtels de luxe (chiffre d'affaires annuels de plus de 1, 2 milliards d'euros)

- Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor (géant de l'hôtellerie française) : Nicolas y est toujours administrateur indépendant et occupe en outre le poste de président du Comité de la stratégie internationale du groupe. Pour o=information, il a perçu à ce titre 80.000 euros en 2018.


Parmi les banquiers, on trouve entre autres :

- Edouard de Rotschild, associé-gérant de Rotschild et Cie Banque

- les descendants d'Antoine Bernheim « la faiseur de fortunes » français qui est à l'origine de l'ascension des Bollré, Arnaults et Pinault. Président de Generali, associé commanditaire de la Banque Lazard Frères, Antoine Bernheim appartenait au cercle proche de Nicolas Sarkozy, c'est lui qui avait prédit à ce dernier qu'il serait un jour à l'Elysée et qui a d'ailleurs été fait Grand Croix d ela Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy

- Michel Péberau, président de BNP-Paribas jusqu'en 2003, puis président d'honneur de cette banque jusqu'en 2011 et aujourd'hui président du Centre des Professions Financières (organisme d'intérêt général qui a pour vocation de regrouper toutes les personnes physiques ou morales concernées par l'exercice d'une profession financière, afin de mettre en valeur leurs activités financières et de contribuer à leur formation). Cette personnalité a été le principal conseiller économique de Nicolas Sarkozy

- Xavier Musca, numéro 2 du Crédit Agricole qui a été secrétaire général adjoint puis secrétaire général à l'Elysée jusqu'en 2012 après avoir déjà travaillé pour Nicolas Sarkozy en 2004 lorsqu'il était ministre de l'économie


Enfin parmi les innombrables hommes d'affaires, je me contenterais de n'en citer que deux :

- le président du club de football PSG, Nasser Al-Khelaïfi et son « supérieur » le cheikh Tamin ben Hamad al-Thani qui a largement investi en France après les avantages fiscaux mis en place sous la présidence Sarkozy. La proximité de Nicolas Sarkozy avec les hommes d'affaires qataris explique d'ailleurs que le fonds souverain Qatar Holding LLC représente 13 du groupe Lagardère.

Le même cheikh possède 70% des parts du PSG, 6% de Vinci et 5% de Véolia. Il faut préciser que depuis la présidence Sarkozy, la famille royale du Qatar a été exonéré de tout impôt sur les plus-values immobilières.


→ influences sur des institutions régaliennes

S'agissant des finances, pour faire la transition avec le monde de la finance précédemment évoqué, je commence par citer sous cette rubrique Emmanuel Moulin ancien directeur de cabinet de Bruno Lemaire, et nommé en novembre 2020, directeur général du Trésor Public. Emmanuel Moulin est l'ancien conseiller économique de Nicolas Sarkozy entre 2009 et 2012.


S'agissant de l'institution judiciaire (que Nicolas Sarkozy abhorre publiquement), il y a ses entrées grâce à son ami et avocat Thierry Herzog. Ainsi, y trouve-ton certains hauts magistrats comme Gilbert Azibert, prévenu dans l'affaire des écoutes mais aussi d'autres magistrats comme Philippe Courroye, avocat général à la Cour d'Appel de Paris et ancien Procureur de Nanterre, avec qui il dînait entre 2008 et 2011 en plein affaire Bettencourt...

Mais aujourd'hui et surtout, on y trouve un soutien indirect de premier plan en la personne même du Garde des Sceaux, qui est un mai de plus de trente ans de Thierry Herzog !


S'agissant de la police et du renseignement, les réseaux sarkozystes sont toujours très actifs, en témoignent encore les directives adressées par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, aux policiers chargé de la sécurité du procès des écoutes. Ces derniers ont reçu en effet l'ordre de réserver un salut républicain à l'ancien président de la République lors de ses venues au plais de justice. Même si cette illustration relève plus de l'anecdotique, elle est néanmoins révélatrice de l'influence toujours présente de Nicolas Sarkozy, au sein de l'institution policière.

Pour se rendre compte de cette influence, il faut citer la triplette d'hommes de confiance qui sous le mandat présidentiel Sarkozy, a permis à ce dernier de contrôler totalement une institution qu'il avait déjà pris en main lors de son passage au ministère de l'Intérieur.

Cette triplette est composée de :

- Bernard Squarcini, nommé en mai 2007 Directeur de la surveillance du territoire (DST) puis nommé en juillet 2008 à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) née de la fusion de la DST et de la DCRG. Surnommé « le Squale » c'est l'homme de confiance n°1 de Nicolas Sarkozy, le chef du contre-espionnage en France pendant 5 ans et qui a permis à Nicolas Sarkozy d'avoir des taupes haut placées dans l'institution policière par la suite, comme l'ont fait émerger les écoutes dans l'affaire Bismuth

- Michel Gaudin, ancien directeur général de la police nationale : Nicolas Sarkozy lui confie en 2007 la préfecture de police, poste particulièrement prestigieux. De là, Michel Gaudin a pu avoir une vue privilégiée sur les affaires sensibles. Il était l’homme le mieux informé de la République.

Il en a profité aussi pour réorganiser la police parisienne créant la police d’agglomération, qui regroupe ainsi les forces de sécurité de la capitale et des trois départements de banlieue sous un commandement unique. C'est grâce à lui que Nicolas Sarkozy conserve encore énormément de contacts dans la police et énormément de soutiens parmi les syndicats policiers.

- Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale à la suite de Michel Gaudin. Il est aujourd'hui vice-président du parti Les Républicains et a été pressenti au poste de Ministre de l'Intérieur suite à l'élection d'Emmanuel Macron, ce qui laisse à réfléchir sur l'étendue de son réseau.


Aujourd'hui ses trois hommes, figures de la police pendant une dizaine d'années ont creusé un sillon important de soutien à Nicolas Sarkozy au sein de la police. Et il ne faut pas oublier que Gérald Darmanin, premier flic de France, a comme mentor Nicolas Sarkozy...


S'agissant du Conseil Constitutionnel, gardien de la norme fondamentale, j'indique simplement que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française, reste à vie membre de droit de cet organe, même s'il a décidé de ne plus y siéger depuis 2013...


► en troisième lieu, parce que le seul adversaire de la mafia est le droit, représenté par la magistrature. Depuis son avènement aux plus hautes fonctions de l'Etat, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse de combattre et d'affaiblir cette corporation de robes rouges et noires, qui constitue une menace pour son clan. Les traitant de « petits pois » lorsqu'il était aux responsabilités et de « bâtards de juges » pendant ces discussions interceptées avec son avocat, il continue encore aujourd'hui soit directement soit par l'entremise de plusieurs médias qui lui sont acquis soit par les déclarations de ses amis sur les plateaux télés à dénigrer publiquement les magistrats, en prenant à témoin l'opinion publique. Pour ne pas être taxé de subjectivité, je vous renvoie à l'incroyable interview de Nicolas Sarkozy accordé à Ruth Elkfrieff sur BFM, aux compte-rendus du procès Bismuth par le Figaro, aux diatribes de Nadine Morano sur BFM-TV, aux commentaires dégueulasses de Pascal Praud à propos du « gouvernement des juges »sur Cnews, aux attaques récurrentes de Christian Jacob et des membres de LR sur le Parquet National Financier.

Privé de son immunité présidentielle depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, Nicolas Sarkozy craint la justice et manie la théorie du complot ou de la vengeance aveugle des magistrats à son encontre, brefs les mêmes arguments que ceux développés le plus souvent par des délinquants ordinaires ou par les membres d'un trafic occulte.

Mes affirmations sont d'ailleurs confirmées par le contenu d'une des écoutes révélées par Médiapart dans laquelle son avocat et ami Thierry Herzog lui indique avoir peur que « le droit ne finisse par l'emporter », malgré leur incroyable réseau de complicités que je vous ai décrit.


► en quatrième lieu, parce que Nicolas Sarkozy et les siens utilisent les mêmes méthodes que les mafieux : utilisation de taupes contactées par messages codés dans les ministères et les institutions pour les prévenir de la mise sous écoutes de leurs lignes officielles, achat de téléphones portables secrets assimilables aux portables « de guerre » des trafiquants, mise en œuvre de démarches de corruption pour tenter d'influencer des décisions à son profit et récupérer des moyens de preuve compromettant leur intérêts, développement d'une stratégie de défense agressive et médiatique destinée à influencer les esprits et à accroître la pression sur les juges, prise à partie de l'opinion publique et instrumentalisation du principe de respect des libertés individuelles ( ces écoutes sont illégales et attentatoires au secret professionnel selon la défense sarkozyste alors que la légalité des écoutes a été affirmée par la plus haute juridiction française et que nombre de conversations interceptées n'ont rien de professionnelles...).

► en cinquième lieu, parce les mises en causes judiciaires n'ont aucune prisée réelle sur ces gens tant qu'ils conservent leur liberté d'aller et de venir.

Nicolas Sarkozy continue d'être invité en prime-time sur les plateaux télés, continue à se rendre à toutes les invitations officielles qui lui sont adressées en qualité d'ancien chef d'Etat, sans jamais se résoudre à la discrétion qu'imposerait tant de démêles judiciaires.

Bien au contraire, il faut afficher à tout le monde la certitude de son innocence et par delà il faut continuer surtout à poursuivre l'objectif ultime du clan : amasser de l'argent.

Ainsi, apprend-on qu'au-delà de sa retraite de président, de parlementaire, Nicolas Sarkozy est membre de plusieurs groupes comme Accor, Lagardère, très rémunérateurs.

Il est également écrivain et son statut d'ex-chef d'état lui ouvre les portes du monde des conférences à l'international où il perçoit entre 85.000€ et 200.000€ par conférence.


► en dernier lieu, parce qu'un système mafieux finit toujours par être attaqué et démantelé par ceux qui le combattent légalement ou illégalement. Et pour le coup, le clan est Sarkozy est menacé de toute part par l'abnégation des juges, qui font remonter à la surface de nombreuses affaires concernant les membres du clan.

Rendez-vous compte tout de même que la plupart des amis de Sarkozy ont maille à partir avec la justice (sans compter bien sûr le chef du clan lui-même) ! Dans le désordre et en faisant simplement appel à ma mémoire et en rappelant que ces personnes sont présumées innocentes tant qu'elles n'ont pas été déclarées coupables de manière définitive :

- les époux Balkany, amis de longue date de Nicolas Sarkozy, condamnés à de la prison ferme pour corruption, blanchiment de fraude fiscale, détournement de fonds publics...

- Nicolas Bazire, témoin de mariage de Nicolas Sarkozy, ancien conseiller de celui-ci a été condamné à cinq ans de prison dont deux avec sursis dans l'affaire Karachi pour recel de financement politique illégal de l'élection d'Edouard Balladur

- Thierry Gaubert, ami de Nicolas Sarkozy, collaborateur de ce dernier à la mairie de Neuilly et conseiller de ce dernier alors ministre du Budget aété condamné à quatre ans de prison ferme dont deux ans avec sursis dans la même affaire Karachi;

Il est depuis mis en examen depuis juin 2020 pour association de malfaiteurs dans l'affaire du présumé financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

- Claude Guéant, ancien secrétaire général de l'Elysée et ministre de l'intérieur entre 2007 et 2012, proche de Nicolas Sarkozy est mis en examen dans cette même affaire de financement libyen pour « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « faux et usage de faux », « financement illégal de campagne électorale », « recel de détournement de fonds publics » et « corruption passive

et association de malfaiteurs ».

Lui a été condamné de manière définitive à deux ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l'épreuve pour complicité de détournement de fonds publics et recel dans l'affaire « des primes en liquide », suite à l'arrêt de la Cour de Cassation rendu le 16 janvier 2019.

- Eric Woerth, ancien ministre du travail et du budget sous le mandat Sarkozy, ancien trésorier de la campagne de Sarkozy, est mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne électorale » depuis mai 2018, dans le cadre de l'affaire Sarkozy-Kadhafi. Il est également impliqué dans une affaire de concussion où on lui reproche d'avoir accordé un cadeau fiscal à Bernard Tapie.

- Brice Hortefeux, proche et ancien minsitre de Nicolas Sarkozy est également mis en examen pour association de malfaiteurs dans l'affaire libyenne

- Michel Gaudin, actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qui était présent dans la salle au procès Bismuth, a été condamné pour « détournement de fonds publics et recel » à 10 mois de prison pour avoir versé, lorsqu'il était directeur général de la police nationale, au bénéfice de Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, et de trois membres du cabinet, des fonds en liquide prélevés sur les frais d'enquête et de surveillance normalement destinés aux policiers.Par décret du 19 juin 2020, Michel Gaudin a été suspendu pour une durée de cinq ans de l’exercice des droits et prérogatives attachés à sa qualité de commandeur de la Légion d’honneur et du droit de porter les insignes de toutes décorations françaises ou étrangères.

- Bernard Squarcini, ancien homme de confiance de Nicolas Sarkozy, a été condamné de manière définitive à 8.000 euros d'amende pour « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite » dans l'affaire Woerth-Bettencourt.

Cet homme fait l'objet de plusieurs mises en examen qu'il m'est impossible de détailler tellement c'est long mais il est véritablement le symbole de ce système mafieux que je dénonce. Googelisez le et vous comprendrez ce que je veux dire. Vous retrouverez peu ou prou tous les noms cités dans ce post !

Je tente quand-même une synthèse wikipédia :

Il est mis en examen pour de nombreux chefs d'accusation tels que « violation du secret de l'enquête », « trafic d'influence », « détournement de fonds publics », « compromission », « entrave aux investigations », « faux en écriture publique et usage », « recel de violation du secret de l'instruction », « atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique »

Il est soumis à un contrôle judiciaire très strict lui interdit de paraître dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret, d’entrer en contact avec tout fonctionnaire de la direction centrale de la police judiciaire et des services de renseignement. Ce contrôle l'empêche jusqu’à nouvel ordre d'exercer une activité privée de conseil en sécurité en lien avec la lutte contre la contrefaçon. Cette interdiction est directement liée aux activités que menait Squarcini pour le compte du groupe de luxe LVMH, dans le cadre d'une procédure judiciaire concernant un conflit opposant LVMH à la société Hermès.

Par ailleurs, il est reproché à Squarcini d'avoir transmis à Michel Gaudin, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, des informations relatives à l’affaire Cahuzac, ainsi que d'avoir placé sur écoute un fonctionnaire du service des courses et jeux qui enquêtait sur le cercle de jeu Wagram, arguant de sa proximité supposée avec les services secrets algériens.

L'enquête judiciaire en cours a aussi mis en lumière les importants passe-droits obtenus de la DGSI par Squarcini après qu'il n'était plus en fonction, tels que la suppression de l'inscription au fichier « S » du milliardaire russe Andreï Skoch, des autorisations de séjour pour deux femmes russes proches d'Alexandre Djouhri, la recherche de dizaines de noms dans les fichiers confidentiels, ou encore une intervention en faveur de la femme de Bernard Arnault22,28.

En outre, des perquisitions à son domicile et dans un coffre de banque ont permis de retrouver des documents couverts par divers secrets, relatifs notamment à l'affaire HSBC, l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev, l'affaire Cahuzac, la société Veolia, le dossier Bettencourt, l’affaire Merah, le dossier des Renseignements généraux sur Alexandre Djouhri, ainsi que l'appartement de Ségolène Royal cambriolé en 200829,22,30.

En juillet 2020, Mediapart a publié sur son site internet des écoutes téléphoniques où Bernard Squarcini utilise la police et les renseignements au profit de LVMH

D'autres proches de Nicolas Sarkozy sont encore poursuivis dans différentes affaires :

- l'affaire Bygmalion : outre Nicolas Sarkozy qui comparaîtra du 17 mars au 15 avril 2021 dans cette affaire pour « financement illégal de campagne électorale » de 2012, on retrouvera à ses côtés treize autres personnalités de la sphère de l'ancien président dont : Jean-François Coppé, ancien fidèle de Nicolas Sarkozy et ancien président de l'UMP, Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, directeur et directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy,

- l'affaire des sondages de l'Elysée : un procès pour « favoritisme » et « détournement de fonds publics par négligence » pour Claude Guéant et l'ex-directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon.

Patrick Buisson, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, est renvoyé pour « recel de favoritisme », « détournement de fonds publics » et « abus de biens sociaux ».

Deux autres anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Goudard et Julien Vaulpré, sont aussi renvoyés pour « favoritisme », tandis que le politologue Pierre Giacometti et sa société Giacometti Peron, devenue No Com, le sont pour « recel de favoritisme ».

Dès lors la tentation est grande aujourd'hui pour Nicolas Sarkozy de surfer sur sa popularité qui reste encore très forte dans le pays et de conquérir à nouveau le pouvoir pour échapper à la menace judiciaire, qui reste quand même financièrement très coûteuse... c'est la thèse de plusieurs médias et hommes politiques qui me paraît à peine croyable tellement c'est gros mais qui reste plausible dans le logiciel mafieux.


Alors, voilà, si vous avez eu la patience de lire ce post très dense, c'est que vous êtes, comme moi, révoltés par cette confiscation de notre démocratie.

Je pense qu'il faut soutenir notre justice, lui donner des moyens décents d'ordre matériel et humain pour continuer son travail de fourmi nécessaire à la préservation de la morale publique.

Sans quoi, le monde d'après-demain ne pourra pas voler au secours de la planète et restera sourd aux attentes citoyennes car aspiré par les intérêts financiers et personnels de ce clan.

Mafiosy aurait pu être une série du type « Mafiosa » mais malheureusement ce n'est pas une fiction.

James

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