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Les politiques, Polytechnique et les économistes



Ce post, qui par son titre, pourrait évoquer un remake actualisé d'un western de Sergio Léone, n'a aucune prétention cinématographique mais simplement la modeste ambition de vous présenter plusieurs propositions susceptibles d'accompagner la création d'un modèle de développement qui rompt avec le schéma néo-libéral que les puissants de ce monde veulent à tout prix faire survivre.

Encore une fois, je reste conscient de la réalité du moment, que la majorité des gens ne souhaite rien d'autre que de revenir à leur vie d'avant le confinement mais je constate que de plus en plus, éclosent des projets d'un nouveau modèle économique à tendance décroissante et écologique.

Ces idées sont en train de rebattre peu à peu les cartes en bâtissant progressivement les contours d'une alternative viable au néo-libéralisme.

N'en déplaisent aux laudateurs du capitalisme qui répandent dans les médias que ces idées relèvent de l'utopie et ne sont portées que par une frange d'illuminés altermondialistes sans Dieu ni maître, je constate que ces projets sont l'oeuvre de personnes intellectuellement respectables.


Chez les politiques, vous pourrez lire le texte de Bruno LEMAIRE, notre actuel ministre de l'économie, qui défend une économie décarbonée, tournée vers l'écologie, avec une réévaluation des salaires pour obtenir une juste rémunération du travail, une relocalisation de notre production industrielle. Inouï !!!! Je précise quand même que je ne me fais guère d'illusion sur la finalité de ce texte qui sonne comme les prémisses d'un programme présidentiel pour 2022...

Un autre texte produit par un ancien ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, a retenu l'attention d'une contributrice de ce blog, qui a eu la gentillesse de me le transmettre.

Monsieur Védrine y affirme avec force la nécessité de confirmer l'urgence vitale de l'écologisation de notre société. Il explique qu'une démondialisation du système est incontournable après cette crise, avec comme conséquences des relocalisations de la production pour réduire entre autres notre sino-dépendance.

Il se prononce enfin pour la régulation du tourisme afin d'éviter le tourisme de masse et explique courageusement que le droit d'aller et venir, considéré comme un des tous premiers droits de l'homme par les classes moyennes supérieures occidentale, a vécu !


Un ingénieur polytechnicien, consultant en énergie et climat, enseignant à l'Ecole des Mines de Paris, fondateur et président de l'association "The Shift Project", Jean-Marc JANCOVICI, a publié avec les membres de son association, un texte de 50 pages qui est un programme concret pour une société décarbonée, résiliente et décroissante.

Franchement, le texte est long à lire, mais sans le considérer comme parole d'Evangile, c'est un support extra pour puiser des idées concrètes et chiffrées dans différents domaines comme le transport, le logement, les énergies, l'agriculture et la production.

Après, il faut savoir pour les anti-nucléaires que cet ingénieur défend l'énergie nucléaire pour atteindre son objectif zéro carbone.


Enfin deux économistes de renommée, Thomas Piketty et Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix en 2006 et inventeur du microcrédit, soutiennent la possibilité d'un nouveau monde viable s'appuyant sur une économie verte et sociale.

Le premier prône un investissement de masse dans l'école, l'université, l'hôpital, la rénovation thermique pour créer des millions d'emplois et permettre la reconversion professionnelle de métiers sans utilité sociale qui seraient appelés à disparaître (pour être sincère, c'est globalement son idée que je reprends mais que j'adapte à ma pensée..je m'en excuse). Il avance deux propositions concrètes à court terme : la création d'une dette commune européenne de 1.500 millards d'euros auprès de la BCE pour amorcer cette relance avec un taux d'intérêt mutualisé entre tous les pays de l'UE et la mise en place d'un vrai Green Deal, sans aucune concession. En d'autres termes on récupère les budgets provisionnés pour des objectifs liés à production carbonée et l'on les affecte à l'économie réelle ainsi qu'à des projets sociaux et écologiques.

Le second économiste et pas le moindre, explique qu'il est possible de repartir de zéro. Selon lui, "il faut un changement radical dans notre manière de penser l’économie. Je dis souvent que le capitalisme ne tient pas debout, car il ne repose que sur une jambe, celle de l’intérêt personnel. J’essaye de lui donner une autre jambe pour qu’il puisse vraiment marcher. Ce que j’appelle le “social business” (entrepreneuriat social) ».

Cette idée de l'entreprise sociale, Muhammad Yunus la peaufine et la promeut depuis les années 2000. « Le ”social business” répond à six grands principes. Le principal étant que l’entreprise ne cherche pas le profit mais la résolution d’un problème humain. L’entreprise doit évidemment gagner de l’argent pour rembourser les investisseurs et assurer sa viabilité, mais tous les bénéfices doivent être réinvestis dans l’entreprise. Et celle-ci doit assurer les meilleures conditions de travail et respecter l’environnement »

Tout un programme qui renvoie à une redéfinition d'un changement de valeurs jusqu'ici illusoire mais que la crise du covid 19 rend possible.


Je le répète inlassablement, la bataille commence, il n'est pas trop tard pour nous unir et commencer à constituer une base électorale crédible, force de propositions, en vue de 2022.

J'espère tous les jours au fond de moi, que vous y croyez un peu et que vous n'êtes pas résignés. Ce post pour tenter de vous convaincre que des gens érudites et bien intentionnés y croient aussi.

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