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Les camps de concentration chinois

Indignez-vous !



Chères toutes, chers tous,

Permettez moi d'emprunter à Stéphane Hessel, résistant de la première heure et diplomate onusien, son "indignez-vous", titre du manifeste qu'il a publié en 2010, pour appeler les jeunes générations à faire vivre, à transmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux.

Comment ne pas reprendre son expression injonctive pour m'adresser à vous et évoquer la situation de la minorité ethnique, les Ouïghours, qui vivent dans la province occidentale chinoise, le Xinjiang, un territoire grand comme trois fois la France.

Cette ethnie musulmane et turcophone, qui a ses racines au Kazakstan, en Turquie, au Kirghizistan est traquée par les autorités chinoises depuis qu'elle s'est soulevée il y a quelques années contre les discriminations dont elle s'estime être victime de la part du gouvernement chinois.

Après une sévère vague de répression, les Ouïghours sont aujourd'hui contraints d'évoluer dans un mini-Etat policier, avec des contrôles incessants, des saisies récurrentes du contenu de leurs portables et un surveillance par un puissant système de reconnaissance faciale. Mais le plus abject concerne la création par le autorités chinoises d'une centaine de camps d'internement, appelés pudiquement "camps de rééducation" où plus d’un million d'Ouïghours et de Kazakhs seraient, selon l'ONU et plusieurs ONG, détenus et séquestrés.

Sous couvert d'une campagne de lutte contre l'extrémisme religieux suite à plusieurs attentats dans la région, les dirigeants chinois ont décidé la construction de ces camps qui représentent aujourd'hui le plus grand internement de masse du 21ème siècle.

Un lavage de cerveau, à base de maltraitances psychologiques, d'injection de drogues est pratiqué dans ces camps pour anéantir leur culture et leur religion.

10% des Ouïghours y sont enfermés de même que d'autres minorités ethniques.

Plusieurs victimes dénoncent depuis des mois un endoctrinement forcé et des conditions de détention parfois très difficiles (une femme, ancienne cadre d'entreprise, aujourd'hui libérée a témoignée de leur parquage à plus de vingts dans une cellule exiguë, chaînes aux pieds, et dans des conditions d'hygiène lamentables).


La Chine nie en bloc l'existence de ces camps et empêche tout travail d'enquête au Xinjiang. Les autorités chinoises parlent de “camps de rééducation par le travail”, mais il s'agit de méthode d'asservissement du corps et de l'esprit pour éradiquer à terme l'identité de ce peuple et/ou le contraindre à fuir de son territoire, autrefois appelé Turkestan, et annexé par la Chine en 1949.

Je ne vous en dis pas plus, mais je vous en conjure, prenez 25 minutes de votre temps, et regardez ces deux reportages d'Arte qui sont éloquents.


J'espère que vous me pardonnerez ce ton impératif mais j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer ce thème dans un précédent post relatif à l'essor d'un nazisme numérique en Chine, qui malheureusement et à mon regret, n'a appelé aucun commentaire de la part des lectrices et des lecteurs.

Je n'ai pas la prétention d'orienter votre indignation mais je ne peux me résigner à rester trop calme face à un sujet d'une telle ampleur. J'ai tellement envie que vous partagiez avec moi, ce sentiment de dégoût et cette envie de résistance face à des méthodes qui me rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire vécues par nos aîné.e.s lors de la seconde guerre mondiale.

A partir du moment où les camps de rééducation ne concernent que certains membres d'un pays, appartenant à des ethnies minoritaires, que les chambres sont des cellules avec des barreaux, que du consertinat et des centaines de caméras ornent les murs de ces enceintes, que leur accès est interdit aux médias étrangers et aux ONG, que leur but tend à une purification mentale des gens qui y sont enfermés par des techniques d'endoctrinement et par des injections de drogues, nous sommes en présence de camps de concentration au service d'une l'idéologie "nationale-communiste" imposée par le président Xi Jinping et le parti communiste chinois.


Stéphane HESSEL a été indigné à son époque par le nazisme d'Hitler. Prenons le relais et soyons indignés par ce nouveau "nazisme" du 21ème siècle qui se passe en Chine.

Peu importe que cela ne soit pas dans notre pays ! Au nom du cosmopolitisme et de la liberté consacrés dans la Charte de ce blog, je me sens le devoir de m' engager au nom de ma responsabilité de personne humaine et de dénoncer ce qui pourrait à terme rentrer dans la catégorie d'un crime contre l'Humanité. Et je rêve que vous vouliez en faire autant !

Contrairement à la période 1935 -1945, nous ne pouvons plus aujourd'hui dire que nous ne savons pas, que ce qui se passe est ambiguë et peu plausible.

Non, l'ONU, les ONG, des centaines de témoignages circonstanciés et relayés par des journalistes d'investigation émérites, des images satellites, ont confirmé ces faits malgré la propagande orchestrée par le régime chinois.

La Chine est membre de l'ONU et à ce titre doit scrupuleusement respecter la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme adoptée par l'ONU, au palais Chaillot à Paris le 10 décembre 1948.

Sauf à imiter Hitler qui s'estimait maître chez lui et autorisé de fait à perpétrer un génocide sur les Juifs, Tsiganes, Roms (et j'en passe), Xi Jinping ne peut arguer de la pleine souveraineté pour légitimer ses camps, qui sont un affront aux droits de l'homme.


Je vous renvoie humblement à la lecture du manifeste de Stéphane HESSEL : "Mais dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je le dis aux jeunes : cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l'indifférence, dire je n'y peux rien, je me débrouille. En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables : la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence."

La Chine est la première puissance mondiale, elle s'est lancée dans une stratégie de conquête économique des différents continents et commence à y instituer son modèle de développement (cf ce qui se passe en Ethiopie). Cet expansionnisme économique appelle à terme un expansionnisme géopolitique.

Sommes nous prêts un jour à cautionner l'instauration de nouveaux camps de "rééducation" dans des territoires qu'elle estimera lui revenir ?

Sommes nous prêts à accepter dans un futur proche que Hong-Kong puis Taïwan subissent le même sort que les Ouïghours et autres minorités musulmanes du Xinjiang ?

En réalité, c'est comme le réchauffement climatique, on a l'impression que ça ne nous concerne pas mais on se trompe...


Alors oui, c'et la fête de la musique aujourd'hui, c'est le début de l'été et nous avons besoin de décompresser après ce confinement privatif de libertés pour beaucoup d'entre nous. Mais par respect pour cette liberté dont nous avons la chance de disposer en France, défendons-là à notre niveau pout rester dignes de ceux qui ont résisté pour nous la transmettre.

J'espère que la liesse musicale de ce jour ne vous empêchera pas de réagir !

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