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Le salut de l'humanité est dans la mondialisation citoyenne

Face à la pandémie mondiale, de nombreux Etats ont fermé leurs frontières, leurs commerces, leurs universités et se sont recroquevillés sur eux-mêmes pour combattre la propagation du virus. Cette attitude de repli national s'est accompagnée d'une limitation de la liberté de circulation des citoyens et par conséquent d'une diminution drastique des interactions sociales en "présentiel".

Nous avons alors réalisé ô combien il nous était essentiel pour ne pas dire vital de pouvoir nous rencontrer physiquement, dans le cadre familial, amical et même professionnel. Pour dépasser cette impossibilité relative de se voir, nous avons eu recours au numérique et avons utilisé à foison la vidéo-conférence.

Skype, Teams, Zoom sont devenus des compagnons essentiels pour continuer à faire brûler la flamme du lien social. Bien sûr ça ne remplace pas la rencontre physique mais c'est un moindre mal.


Dans ce contexte, beaucoup d'entre nous dont je fais partie, ont ressenti le besoin de réagir vivement à cette crise sanitaire mondiale et à ses implications, en se projetant dans un monde d'après. C'est l'histoire de ce blog citoyen que j'ai initié en lien avec AlezzBlezz et VW. Mais c'est aussi une floraison de conférences, de colloques, de salons en mode virtuel où les gens ont affirmé la nécessité d'avoir un échange collectif sur la crise, ses conséquences et le devenir de notre planète.

Avec AlezzBlezz et Claire, nous avons pu participer il y a quelques mois à un colloque organisé par le Shift Project de Jean-Marc Jancovici et plus récemment, mardi dernier, à un dialogue citoyen organisé par Missions Publiques. Cet échange avait pour but de recueillir une réflexion et des propositions citoyennes qui seront transmises aux participants du prochain Forum économique et Social de Davos.

Missions Publiques organise d'ailleurs cet échange dans 7 pays différents de l'Union Européenne.

Nous avons travaillé en sous groupes sur deux thèmes principaux :

- les impacts positifs et négatifs de la crise sanitaire sur l'Humanité

- quelle mesure essentielle à adopter maintenant pour changer le monde d'ici 2050


C'est l'idée que j'ai pu développer sur ce second thème que je voudrais partager avec vous dans le présent post. Cette idée, c'est la mondialisation citoyenne.

Cette expression n'est pas forcément la plus adaptée mais dans mon esprit, elle tend à se rapprocher à ce que Bertrand Badie, sociologue des relations internationales, nomme la gouvernance mondiale/globale.

J'utilise sciemment le terme de mondialisation parce que j'estime qu'il a été récupéré par les opérateurs économiques et réduit à un phénomène exclusivement économique.

Or la mondialisation s'apparente à un phénomène bien plus large qui repose sur l'abolition de l'espace et du temps !

Ces deux derniers paramètres ont organisé jusqu'il y a peu, l'action politique et le périmètre de la cité. Mais aujourd'hui, forces est de constater qu'ils ont été supprimés et ce, de manière irréversible.

En effet, qui peut dire le contraire sauf à faire disparaître Internet et toutes les formes modernes de communication ?

Et c'est justement par le biais de cette communication, dépourvue de limite spatiale et temporelle, que nous devons nous rassembler pour organiser le sauvetage de la planète.

Oui, dit comme ça, cela paraît naze et je vois déjà poindre une esquisse de sourire aux coins de vos lèvres. Alors je m'explique tout de suite pour échapper au podium des idiocrates et vous livre mon raisonnement :


- nos n'avons aujourd'hui aucune influence sur les décisions publiques qui engagent notre avenir et celui de la planète. Au niveau national, cela se traduit par une crise de la représentativité de la représentation parlementaire, autrement dit nos députés, le gouvernement et le président de la République sont à l'origine de normes, dictées par lobbyistes, que nous ne partageons pas en majorité dans notre pays.

Au niveau mondial, les Etats-Unis et la Chine polarisent les relations internationales, sur le plan économique et militaire. L'impérialisme néo-libéral américain et la dictature communiste chinoise se partagent le monde, après en avoir phagocyté toutes les institutions : ONU, OMS, OMC..etc..

Il est irréaliste de penser que la donne puisse changer dans les prochaines décennies tant l'emprise du régime communiste sur son peuple est absolue et tant la société américaine est dominée par une mentalité isolationniste et individualiste.

- ces deux puissances auxquelles on peut rajouter la dictature russe ne cautionneront jamais l'existence d'un gouvernement du monde par une entité supra-nationale, pour régler le problème du dérèglement climatique et du déclin de la biodiversité.

Il ne faut pas se leurrer, on restera sur la conception classique de l'Etat, basée sur les idées de territorialité, de souveraineté et de nation. La construction besogneuse de l'Union européenne en est une des illustrations les plus éloquentes.


- dans le même temps, la crise du coronavirus nous montre que les menaces du 21ème siècle ne sont pas forcément des menaces visant une nation en particulier mais bien l'humanité toute entière.

Le parallèle peut être d'ailleurs fait avec le terrorisme islamiste, le dérèglement climatique et la crise de la biodiversité.

Ce n'est plus la sécurité nationale d'un pays qui est engagée mais la sécurité globale!

Dès lors, dans un système mondialisé, notre survie ne peut passer que par une solidarité construite qui correspond à une gouvernance globale.

Dans un monde idéal, où l'homme serait bienveillant, altruiste et dépourvu du vice du pouvoir, on pourrait imaginer que nos Etats deviendraient des Etats mondialisés, c'est à dire qui auraient pour fonction essentielle d'articuler leur politique locale avec les nécessités dictées par la conjoncture globale.

(ex : chaque pays doit justifier auprès des autres d'une quantité d'émissions de gaz à effet de serre inférieure à un seuil X ; pour cela chaque pays concerné devra ajuster ces politiques nationales pour parvenir à la valeur seuil définie.)

Or, la polarisation sino-américaine des relations internationales ne permet pas le concept d'Eta mondialisé et biaise le multilatéralisme classique qui s'était développé après 1945.


- paradoxalement, cette inertie des Etats au plan politique n'a pas empêché l'avénement d'un "monde inter-social" (expression de Bertrand Badie utilisée notamment dans son dernier libre Inter-Socialités). Ainsi nous avons vu se développer face au coronavirus une coopération scientifique et académique dans le monde. De même avons-nous pu observer la dispersion mondiale de la réaction citoyenne face aux violences racistes de policiers américains à l'origine de la mort de George Floyd. Les mouvements sociaux en écho à la révolte des gilets jaunes se sont dupliqués dans différents endroits de la planète pendant l'année 2019. Les migrations de nombre citoyens des quatre coins du monde sont un dernier exemple de ce que les imaginaires sociaux n'ont plus de frontière et que l'inter-scocialité est devenue en réalité un facteur de régulation mondiale.


- c'est donc sur ce phénomène de l'inter-socialité que je veux m'appuyer pour étayer ma thèse sur la mondialisation citoyenne. Je suis convaincu que c''est le seul moyen de reprendre en main notre destinée.

Je ne crois plus au vote national, pour les raisons ci-avant évoquées, tenant à la prééminence des lobbys et à la faillite de la représentativité parlementaire.

Le salut est dans l'action citoyenne et à l'échelle mondiale. Il commence par la fédération d'abord au niveau local puis au niveau transnational, de tous les acteurs sociaux voulant oeuvrer à la préservation de la planète, puis à la détermination par eux d'objectifs communs.

Cette entreprise n'est pas utopique selon moi, le dialogue citoyen organisé par Missions Publiques auquel j'ai participé, étant la preuve que ce procédé peut être dupliqué à plus grande échelle.

Nous avons aujourd'hui les moyens d'unir nos idées par delà les frontières et de constituer une force citoyenne mondialisée, susceptible de capter l'attention des décideurs publics.

Il faut donc partir du local pour arriver au global, cette fédération citoyenne devant se réaliser hors le système de la démocratie représentative actuellement en vigueur mais selon un processus de démocratie participative de type pyramidal avec désignation de "grands électeurs" dotés de mandats impératifs.

Ensuite, il faut au niveau local et dans chaque pays que les citoyens utilisent les leviers institutionnels mis à leur disposition pour faire concrétiser les idées de cette internationale citoyenne, sorte de lobby mondiale pesant sur les Etats.

ex : en France, nous pourrions en étant bien coordonnés actionner le Référendum d'Initiative Parlementaire pour obtenir par exemple la création d'un Comité de l'Environnement et du Climat à côté du Comité Economique et Social qui pourrait être le relai institutionnel de la Convention Citoyenne sur le climat.

Nous pourrions également faire passer une pétition pour demander à ce que les candidats aux prochaines élections présidentielles inscrivent dans leur programme le référendum constitutionnel sur l'insertion dans la norme fondamentale de la protection de l'environnement et du respect des neufs limites planétaires, au tire des objectifs poursuivis par la République.


Pour terminer, je dirai que ce rassemblement institutionnel des citoyens de monde serait également un moyen de canaliser les débordements de celles et ceux qui ne trouvent plus aucune alternative à la violence pour défendre les intérêts de la planète.

Je vous engage à essayer de participer à ces forums citoyens et diffuserai via le blog les annonces de tels événements.

J'espère d'ailleurs que ces échanges citoyens pourront se pérenniser dans le temps et prendre la forme de réunions réelles (et non plus virtuelles) une fois le SARS-VOV2 éteint.


En espérant avoir suscité le débat...


James







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