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Le port du masque obligatoire comme remède à l'esprit français en période de pandémie ?

Pour reprendre une citation qui circule sur les réseaux sociaux, l'esprit français face à la pandémie de Covid 19, "c'est hurler en mars quand il n'y a pas de masque et ne pas le porter en juillet".


Manifestement, le dépassement du seuil symbolique des 30.000 morts, victimes du SARS- COV2 en France, avant-hier, ne suffit pas pour faire réagir beaucoup de français et les inciter à être responsables en matière de gestes barrières.

Manifestement, la recrudescence mondiale des cas de contaminations au niveau international (plus de 13 millions de personnes contaminées jusqu'à présent) et les cris d'alerte de l'OMS sur la progression inquiétante du virus restent inaudibles pour beaucoup d'entre nous.

Manifestement la trajectoire de propagation du virus d'est en ouest et du nord vers le sud, telle qu'elle se dessine dans tous les pays, ne semble pas impulser une prise de conscience chez nombre de nos concitoyens. La vitesse de propagation du virus, appelée R0 a dépassé le seuil d'alerte de 1 dans toutes les régions de la façade ouest et et dans le sud, sur la côte d'Azur.

Mais tous ces signaux sont relégués au second plan et ne peuvent rivaliser avec l'appel de la mer, du soleil, des vacances, de la danse, de l'alcool et de la fête.

Comme le disait de façon rustique Jacques Chirac, "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre". Et k'ai bien l'impression que beaucoup de nos compatriotes pensent de même en ce moment.

Sinon, comment expliquer le concert du DJ The Avener (top au demeurant) et cette boîte de nuit gigantesque improvisée sur la promenade des anglais, comment expliquer la technival de cinq jours dans un champ de Haute-Nièvre, les bars-boîtes de Montpellier et de la côte d'Azur qui ressemblent à des boîtes de sardines, les plages de la Méditerranée et de l'Atlantique qui ressemblent à des parkings humains ? Distanciation physique inexistante, port du masque zéro et degré d'insouciance au maximum.


Il est très compliqué d'aborder ce type de sujet sans passer pour un rabat-joie et un moralisateur de première. Mais quand même, je trouve là encore que l'esprit français se distingue par son individualisme et son absence de responsabilisation.

Bien sûr que je peux comprendre l'envie de beaucoup de monde de profiter des vacances, de souffler après un printemps anxiogène et une privation relative de liberté.

Bien sûr que je peux comprendre les jeunes qui ont envie d'exulter, de faire la fête, de danser et boire pour rattraper le temps perdu.

Mais pourquoi ne pas le faire dans un esprit d'union nationale, en s'astreignant à respecter quelques gestes barrière de première nécessité afin de limiter la propagation du virus et de protéger les plus vulnérables.

Le port du masque est aujourd'hui un élément essentiel de la lutte contre la propagation de l'épidémie. C’est non seulement un "geste barrière", mais il pourrait bien être le plus important d’entre eux. Les médecins qui ont signé une tribune dans Libération pour le port du masque (https://www.liberation.fr/debats/2020/07/12/donnons-nous-toutes-les-chances-d-eviter-une-deuxieme-vague_1794066), estiment ainsi que le "risque de transmission par aérosol – un nuage de particules virales en suspension durable dans l’air non renouvelé –" a été trop longtemps sous-estimé, par rapport au risque de transmission "par microgouttelettes et par les mains souillées".

Certes le lavage des mains et la distanciation sociale sont les méthodes les plus efficaces... Sauf qu'on se rend compte désormais qu’ils sont sans doute marginaux. "La transmission par aérosol, donc uniquement par l’air respiré dans une pièce, semble être désormais reconnue comme une des voies majeures de transmission du virus en population générale, voie qui n’est pas affectée par le lavage des mains ou des surfaces, ni par le respect du mètre de distance entre les personnes", précisent les médecins.

Et pour éviter ce type de contamination, il faut agir à deux niveaux : "l’aération des locaux et [les ] systèmes de climatisation et de filtration", mais aussi "l’obligation du port du masque pour la fréquentation de tous les lieux fermés publics, voire privés".


Oui, je vous le dis, sans détour, je suis pour le port du masque en lieu clos, et non opposé à ce que cette mesure soit rendue obligatoire si mes concitoyens continuent à se relâcher sur les mesures barrière.

Ca relève tellement du bon sens, et c'est tellement pas grand chose à faire...

30.000 personnes sont mortes dans les hôpitaux de nos pays, étant précisé qu'il faudra ajouter les morts recensés par la médecin de ville qui s'élèverait à 10.000 et ceux des EHPAD qui ne sont plus comptabilisés depuis deux mois...

Je ne vais pas reprendre mes développements sur l'âgisme, sur le respect dû aux aînés et aux plus vulnérables d'entre nous que vous pouvez relire dans mes précédents posts sur la COVID. Mais où est la solidarité, la fameuse responsabilité individuelle que mettent en avant tous nos décideurs publics ? Pourquoi un tel carnage n'émeut pas la majorité d'entre nous et ne nous conduit pas à adopter sans obligation du gouvernement le port du masque ?

Ou est l'empathie face au deuil de milliers de familles qui pleurent encore leurs morts ?

Et qu'on ne me dise pas que c'est la vie, que c'est la loi de la nature, qu'il y a d'autres épidémies qui tuent tout autant ! Oui la cancer tue mais individuellement je n'ai pas forcément de moyen direct pour préserver mon prochain face à cette maladie.

Avec le coronavirus, j'ai un moyen : le masque !

Et je suis censé en avoir un second : mon cerveau. Dans un espace clos, le virus se diffuse par aérosol dans un rayon de 10 mètres, donc j'évite les concentrations humaines dans des lieux confinés et je privilégie l'extérieur ou les plus petits comités en intérieur.

Pour ceux qui ne seraient pas convaincus, je me permets de les renvoyer à des études scientifiques récentes :

- l’Allemagne, qui a généralisé le port du masque en lieu public clos dès la fin du mois d’avril, évoque "une réduction de 40% à 60% du taux de croissance épidémique suite à cette introduction du port de masque" dans une étude sur une ville du pays. "

- dans les pays ayant adopté massivement le port de masque pendant le pic épidémique du printemps, la mortalité par habitant n’a augmenté «que» de 7,2% par semaine, contre 55% dans ceux qui ne le préconisaient pas (étude portant sur 198 pays !).


Je conclus en indiquant que je vis dans le Grand Est, région où aujourd'hui le R0 est inférieur à 1, signe que peut-être l'immunisation collective commence à jouer. En tous les cas, nous ne sommes pas dans une perspective de seconde vague.

En revanche, les autres régions françaises, surtout le Sud et l'Ouest, sont menacées non pas d'une seconde vague mais d'une première vague (à l'image de ce qui peut se passer dans le sud des Etats-Unis) et malheureusement en période estivale ce sont les régions qui concentrent le plus de densité humaine.

Alors tous à vos masques !

Il n'est pas normal que des associations de victimes du coronavirus aient du faire un recours devant le Conseil d'Etat pour réclamer le port du masque obligatoire dans l'espace public, ce que le gouvernement est en train d'étudier.

Comme il n'est pas normal de voir des personnes publiques lors des récentes soirées électorales, passations de pouvoir ministérielles, et autres visites officielles de nouveaux membres du gouvernement ne pas porter le masque pour donner l'exemple aux citoyens.

Et il n'est pas normal d'entendre beaucoup de jeunes assumer leur relâchement en expliquant que le virus n'est pas dangereux pour leur tranche d'âge.


Nos parents comme nos grand-parents sont en danger si l'on continue ainsi...

Porter le masque volontairement pour protéger notre prochain n'est-il pas plus acceptable que de porter le masque parce que le gouvernement l'exige sous peine d'amende comme cela se fait en Grande-Bretagne ?

Pour moi, si, mais ce n'est que ma position, je vous laisse donc réagir et diffuser le plus largement ce post.


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