Ecoutez ce discours surprenant de Monsieur Emmanuel FABER, directeur général de Danone (aujourd'hui PDG), en 2016 lors de la remise de diplômes à HEC.
Beaucoup diront qu'il s'agit simplement de rhétorique, de paroles à dessein moralisateur proférées par le représentant d'un groupe aux techniques managériales peu humaines et aux licenciements faciles, de mots hypocrites destinés à donner bonne conscience à leur auteur.
Peut-être ont-ils raison, mais il n'empêche que ce discours humaniste a le mérite d'exister
et qu'il est possible de l'abstraire du contexte particulier dans lequel il a été prononcé pour l'utiliser dans la perspective qui nous intéresse, à savoir déterminer les fondements et les objectifs d'un nouveau modèle socio-économique .
Dans la bouche de ce grand patron d'entreprise, le but d'une économie pérenne doit être la justice sociale. Il rajoute qu'il ne peut exister de justice climatique sans justice sociale.
Voici deux bases fondamentales qu'il nous appartiendra de développer, de décortiquer dans le cadre de notre réflexion collective !
Quand on parle de justice sociale, on parle de quoi en fait ? Comment peut-on estimer qu’une décision ou une situation est juste ou non ? J’étais plutôt sûre de moi sur cette question, jusqu’à ce que je lise le livre Justice, de Michael Sandell, qui a le mérite d’être très accessible et surtout très pédagogique. Quand on referme ce livre, on est certain d’une chose : la justice peut revêtir différentes formes selon le point de vue où l’on se situe. Il me semble donc primordial que pour qu’une décision soit le plus juste possible, elle soit prise de façon collective, après avoir entendu les arguments du plus grand nombre, y compris les plus extrêmes.
Pour ceux qui ne…
Étrange ambivalence chez ce monsieur... Mais bon, apparemment, ses discours sont suivis d'actes, ce qui est plutôt rassurant.